HISTORIQUE RAISONNÉ
DE L'INSTITUT DE PRÉHISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE


Objet de l'association

L'institut de Préhistoire et d'Archéologie Alpes Méditerranée est la première association niçoise vouée essentiellement à l'archéologie locale et régionale. Le but poursuivi est la recherche, l'étude, la protection et la publication du patrimoine avec, à ce jour, 75 ouvrages (60 tomes et 15 hors-série).

Création

C'est le 8 avril 1926 qu'est créé, à Nice et sous sa première dénomination, l'Institut des Fouilles Géologiques, Préhistoriques et Protohistoriques des Alpes-Maritimes, du Var et des Préalpes, sous la présidence de SAR le Duc de Vendôme (1926-1931) et les vice-présidences de MM. le général Estienne, le chevalier Victor de Cessole, Jules Formigé (architecte en chef des Monuments Historiques), le commandant Charles Bénard le Pontois (chargé de mission à l'Instruction Publique), Alexandre Mari (1er adjoint puis maire de Nice).
Des membres éminents, nombreux, participent au lancement des opérations : le duc de Trévise (président de la Sauvegarde de l'art français), le docteur Donnadieu (chargé de mission), le colonel Tisserand, Robert Latouche (historien niçois), la marquise de la Soudière (présidente des Amis des Arts), Philippe Corniglion-Molinier (conseiller général des A.-M.), Joseph Saqui (directeur des Musées, fondateur du musée Masséna), Jules Belleudy (préfet honoraire), Louis Cappatti (auteur, historien), Paul Goby (correspondant de l'Instruction Publique), Fernand Benoît (directeur de Circonscription), Jean Gilletta (fondateur des éditions du même nom), le docteur de Lavis-Trafford (archéologue), Marcel Provence (écrivain, conservateur des Musées des Basses-Alpes), Philippe Tiranty, Célestin Freinet, Sylvain Gagnière (directeur de Circonscription), Pierre Gauberti (historien), Joseph Giordan (écrivain niçois), François Charles Ernest Octobon (commandant, archéologue), Jacques-Henri Clergues (archéologue), le professeur Nougier (président de la Société Préhistorique Française), et bien d'autres, tous figurant dans le tome premier de la revue de l'Institut.

Les années 1920-1940

Les premières fouilles, dirigées par le commandant Bénard le Pontois et publiées en 1927 (SLSAAM et SPF), sont réalisées à Roquebillière et concernent une nécropole romaine et une occupation préhistorique en abri-sous-roche.

Les fouilles à Roquebillière en 1927 (archives IPAAM)


Le premier ouvrage de l'Institut, Guide historique du musée du Trophée romain de La Turbie, est un hors-série publié en 1928.
Au cours de la décennie qui suit, sous les présidences de Gabriel Hanotaux (1931-1933 et 1936-1944), historien, membre de l'Académie Française, et de Jean-Baptiste Eugène Estienne (1933-1936), général, grand-croix de la Légion d'honneur, les opérations sont axées sur la prospection archéologique dans les Alpes-Maritimes et le Var.
Le tome I des Mémoires paraît en 1930 et présente les études portant sur les régions d'Escragnolles, de Fréjus et de Saint-Aygulf, sur plusieurs sites comme le dolmen de la Verrerie-Vieille, fouillé par Paul Goby, ou le Castelet près d'Arles. Un deuxième hors-série est publié en 1934 et s'intitule Le Trophée des Alpes.
La Société subit lourdement le contrecoup de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir perdu beaucoup de ses membres et de ses archives pendant cette sombre période, elle remonte le cap à partir de 1944 grâce à la ténacité de ses nouveaux présidents, Paul Toulorge (1944-1947), général de corps d'armée, et le commandant Octobon (1947-1958), membre correspondant de la Commission Supérieure des Monuments Historiques (Préhistoire).

Les années 1950-1980

Dès le début des années 1950 les activités se multiplient avec le groupe de recherches animé par le commandant Octobon qui, notamment dans le domaine des fouilles, entame une série de campagnes dans la grotte du Lazaret, à Nice, et au Mont Bastide, à Èze. Des études sont entreprises sur un certain nombre de grottes, les gravures des Merveilles, les camps préromains et les monuments religieux des Alpes-Maritimes. Entre 1953 et 1954, les travaux se poursuivent avec, en particulier, les participations aux fouilles du grand site des Encourdoules à Vallauris, des ruines de Cimiez à Nice, du Camp du Bois au Rouret, des enceintes d'Escragnolles. Les Actes du Colloque d'archéologie préhistorique de Basse-Provence sont édités en 1954, 1955 et 1956. Louis Burkhalter, préhistorien, secrétaire permanent de ce Colloque est nommé président en 1958 (1958-1964).
En 1960, sont publiées, sous l'égide de la Ville de Nice, les études du professeur Nino Lamboglia sur « Nice et la province des Alpes-Maritimes dans l'Antiquité », de Jean Courtin sur « l'âge du métal en Provence », de Georges Vindry sur « la sépulture romaine d'Ascros », ainsi que celles de personnalités éminentes de l'archéologie telles que Fernand Benoît, Louis Cappatti, Jacques-Henri Clergues, Paul Goby, René Joffroy (conservateur du musée des Antiquités Nationales), Roger Grosjean (archéologue, spécialiste de la Corse), le Professeur Louis Nougier. En 1962, sous la plume du commandant Octobon, paraît une première synthèse sur les enceintes. Deux ans après, la Société publie les fouilles conduites par le médecin-général Roger Cheneveau en 1960 au cimetière paléochrétien de Sancta Maria de Olivo, à Beaulieu-sur-Mer. L'année suivante, il rédige le résultat de sept années de recherches sur le terrain, soit une liste plus complète des enceintes avec un total de 302 sites. Un Cours d'initiation à la Préhistoire est édité et dispensé entre 1964 et 1967 par le même. En 1965 et 1966, sont publiées dans les Mémoires, par Jacques-Henri Clergues, ses études sur Antibes et Vaugrenier (Villeneuve-Loubet). La soif d'inventaire de Roger Cheneveau le conduit à dresser en 1968 une synthèse sur les mégalithes et tumulus des Alpes-Maritimes qui sera d'une aide inestimable pour les travaux futurs. Roger Cheneveau est président de l'institut de 1964 jusqu'à son décès en 1982.
De son côté, Pierre Bodard publie, de 1967 à 1971, une véritable somme consacrée au répertoire bibliographique concernant la géologie du Pléistocène, la Préhistoire, la Protohistoire et les époques romaine et paléochrétienne de la région. En 1972, paraît un nouvel inventaire relatif aux gravures rupestres et empreintes. Puis, en 1973, Jean Morel réalise une étude particulièrement importante sur le Quaternaire à Carros. En 1974 et 1975, paraît la synthèse des fouilles menées par le commandant Octobon au Mont Bastide de 1948 à 1969. Micheline Buis commence en 1976 une série d'articles consacrés à l'archéologie médiévale.
En 1980, une nouvelle étude de fond de Roger Cheneveau est relative aux bories des Alpes-Maritimes. Sous la présidence de Pierre Bodard (1982-1993), professeur, conservateur des Archives Historiques du Diocèse de Nice, Georges Brétaudeau entame en 1983 les publications d'études et de découvertes concernant les enceintes. En 1984, l'universitaire anglais Anthony Lewinson amorce des études très poussées afférentes au patrimoine agropastoral du plateau de Calern et de la commune de Cipières ; mais son décès prématuré met malheureusement fin à ce vaste travail. En 1986, débute une série de publications de Catherine Ungar et Denis Allemand sur les grottes et les abris murés dont ils sont les spécialistes. Les années 1980 sont particulièrement riches en découvertes grâce aux équipes de prospections dirigées par Pierre Bodard, Georges Brétaudeau et Alain Nicolaï, ce dernier ayant publié, en 1984, une étude inédite et très complète sur les céramiques médiévales de Roccasparvièra à Duranus. C'est aussi au cours de cette décennie que les Docteurs Bourrier et Bourrier-Reynaud publient, dans les Mémoires, une série d'articles sur le département des Alpes-Maritimes.

À partir des années 1990

En 1990, Daniel Thiery et le Professeur René Mazeran rédigent plusieurs études consacrées, pour l'un, essentiellement aux terroirs de Saint-Vallier et de Saint-Cézaire et, pour l'autre, aux marbres antiques des Bouches-du-Rhône à la Ligurie italienne. L'année 1991 voit la publication inédite, par Georges Brétaudeau, du grand village gallo-romain du Montet, à Gourdon ; ce site donnera lieu à quatre années de fouilles, en collaboration avec le CRA de Sophia Antipolis, sous l'impulsion de Claude Salicis et la direction de Luc Buchet.

Les fouilles du village du Montet, à Gourdon


En 1993, sous la nouvelle présidence de Georges Brétaudeau (1993-2001), colonel, officier des Arts et des Lettres, c'est au tour de Roger Isnard d'établir un premier inventaire des bornes marquant la frontière entre la France et le comté de Nice de 1814 à 1860. En 1995, une vaste étude de Luigi Nino Masetti dédiée aux ruchers de la haute vallée de la Roya sera suivie de nombreuses autres touchant tout le bassin méditerranéen. L'année 1996 voit le début des fouilles de la chapelle Notre-Dame-des-Selves à Carros dirigées par Georges Salacroup avec l'aide de Jean-Claude Poteur ; une deuxième campagne est menée en 1998. 1996 est également l'année des publications du professeur Pascal Arnaud sur les fouilles qu'il a conduites à Vaugrenier, de Jean Foucras sur celles qu'il a menées sur l'aqueduc romain des Bouillides à Antibes, de Jean-Claude Poteur sur les fouilles qu'il a dirigées avec l'IPAAM sur le site de Notre-Dame-de-Colla à Carros, de Michel Lapasset sur celles qu'il a dirigées au château de Sainte-Agnès. C'est aussi l'année où sont édités deux nouveaux corpus, l'un sur les Rouelles et Anneaux (et objets singuliers), de Claude Salicis, l'autre sur Les enceintes des Alpes-Maritimes, de Georges Brétaudeau, fruit de 17 années de labeur. Depuis 1998, avec la bienveillance de tous les musées archéologiques des Alpes-Maritimes (Grasse, Cannes, Beaulieu et villa Kérylos, Nice, Antibes, Menton), une action est engagée par Claude Salicis pour l'étude la plus large possible des monnaies non encore étudiées et issues de fouilles archéologiques anciennes, cela parallèlement à l'étude en continu des monnaies mises au jour annuellement (le village du Montet à Gourdon, les Encourdoules à Vallauris, Vaugrenier à Villeneuve-Loubet, le Mont Bastide à Èze, la colline du Château à Nice, le château de Sainte-Agnès, le site de Cimiez à Nice - PCR de Monique Jannet et PCR d'Alain Grandieux -, les fouilles du tramway à Nice, pour les sites les plus importants). Cette même année, Georges Brétaudeau, avec une équipe de l'IPAAM, réalise la révision de l'inventaire archéologique de la commune de Levens. C'est également en 1998 que débutent trois années de nouvelles fouilles dirigées par Michiel Gazenbeek et publiées en hors-série en 2001 : Le site des Encourdoules à Vallauris (06). Claude Salicis participe en 1998 au sondage de la fosse ayant accueilli le dorénavant célèbre « sanglier d'Ilonse » dont un compte-rendu des travaux paraît dans les Mémoires en 1999 sous la plume de David Lavergne, conservateur du patrimoine. En 1999 et 2000, Georges Brétaudeau et son équipe réalisent la révision de l'inventaire archéologique de la commune de Tourrette-Levens.
En 2000, sont publiées les fouilles dirigées, en 1999, par l'Institut, avec la collaboration du CRA de Sophia Antipolis, dans la grotte du Rat, à Levens (abri sépulcral du Néolithique final). Cette même année, l'IPAAM est l'initiateur d'une vaste étude portant sur les structures quadrangulaires sommitales (SQS) et sur les monuments cultuels préromains des Alpes-Maritimes dont une première synthèse de Claude Salicis paraît en 2007. Un de ces sites, la Cime de la Plastra, à Lucéram (sanctuaire préromain), est fouillé de 2001 à 2004 dans le cadre d'un Projet Collectif de Recherches coordonné par Michiel Gazenbeek sur les enceintes des Alpes-Maritimes.

Les fouilles à la Cime de la Plastra, à Lucéram


Les fouilles, dirigées par Michiel Gazenbeek avec la collaboration de l'IPAAM, sur l'établissement rural antique de la Borde-Carimaï, à Mougins, sont publiées en 2002. Cette même année, Claude Salicis, archéologue-numismate, chercheur associé au CNRS de Sophia Antipolis de 2000 à 2006, puis au Musée d'Anthropologie préhistorique de Monaco à compter de 2008, se voit confier la présidence de la Société. Une étude remarquable sur La mécanique d'Anticythère, d'Éric Zurcher, est publiée en 2004. Cette même année, l'IPAAM participe au Congrès de la Société Française d'Étude de la Céramique Antique en Gaule, tenu à Vallauris, et édite un hors-série : Les céramiques communes en Provence IIe s. av. J.-C. - IIIe s. ap. J.-C. En 2005, l'Institut est à l'origine de la relance des opérations de prospections sous-marines en Baie des Anges, à Nice (avec l'IRAS en 2005, puis seul en 2009 et 2010). L'IPAAM participe, en 2006, au vaste projet Interreg III Via Julia Augusta avec le musée de Menton. Une première approche de la circulation monétaire antique dans les Alpes-Maritimes est publiée la même année par Claude Salicis. Sous la même plume, une vaste mise à jour des enceintes des Alpes-Maritimes est publiée en 2007 avec 669 sites retenus (depuis, ce nombre a sensiblement augmenté). En 2008, suite à la demande de l'IPAAM, l'obtention de leur inscription en 2007 au titre des Monuments historiques, est publiée l'étude la plus complète (coordonnée par Catherine Ungar) et la mieux documentée (grâce à Yann Duvivier) sur la pyramide de Falicon et la grotte des Ratapignata. Les années 2000 sont également marquées par plusieurs études d'Emmanuel Pellegrino, archéologue-céramologue, de Laurence Lautier, archéologue INRAP et d'Isabelle Rodet-Belarbi, archéozoologue INRAP, études concernant de nombreux sites archéologiques des Alpes-Maritimes : céramiques antiques, environnements et relations, restes fauniques.
En 2010 sont publiées simultanément les fouilles du Baou des Noirs, à Vence (habitat et sanctuaire préromains), dirigées en 1999 et 2000, avec la collaboration de l'IPAAM, par Jean Latour, et un résumé des fouilles de la Cime de la Plastra, à Lucéram (voir supra). En 2012, suite à une longue étude de Lise Damotte et de Romuald Mercurin du Service Archéologie de la Ville de Nice, est publiée la première synthèse des occupations protohistoriques dans les Alpes-Maritimes. En 2014, après 12 ans de recherches, paraît un corpus inédit des Dolmens, pseudo-dolmens, tumulus et pierres dressées des Alpes-Maritimes, de Claude Salicis, Germaine Salicis, Georges Brétaudeau (†) et Marie-Claude Gérard. Les inventaires patrimoniaux complets des communes de Péone et de La Gaude paraissent respectivement en 2011, avec l'organisation d'un colloque, et en 2016. Dans le cadre d'une convention de partenariat scientifique avec le musée d'Anthropologie préhistorique de Monaco, l'IPAAM a participé durant 10 années, de 2008 à 2017, à la mission archéologique Mongolie-Monaco codirigée par Jérôme Magail et les archéologues de l'Académie des Sciences de Mongolie. Cette participation a permis de découvrir plusieurs centaines de sites inédits, dont un site du Paléolithique supérieur, le septième connu en Mongolie, et de diriger durant quatre années, de 2014 à 2017, les fouilles d'un vaste atelier de métallurgie en activité entre le début de l'Âge du Fer et la fin du Moyen Âge. Dernières en date des interventions et opérations des membres de l'IPAAM, Claude Salicis et Jérôme Magail ont participé au colloque de 2017 sur Villefranche et la Mer organisé par l'ASPMV, tandis que Roger Condom et son équipe bouclaient 10 années de recherches et d'études sur les ponts anciens des Alpes-Maritimes.

Conclusion provisoire

En conclusion de ce bref historique, inévitablement incomplet, l'IPAAM, grâce à ses recherches, participations multiples aux manifestations locales et nationales, conférences, sorties guidées, interventions scolaires, c'est plus de 90 ans de bons et loyaux services au bénéfice du patrimoine et des liens qui l'unissent à l'homme. Cela dans le respect de sa mission et de sa devise : L'étude du passé est l'avenir du présent.

Claude SALICIS, décembre 2017

 

 

 


   
 
   
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